
BLACK GIRL de Zakiya Dalila Harris
Editions Calmann Lévy
All colours are beautiful …
Ce livre est une nouveauté qui fait partie des sorties de ce mois de février 2022. Son résumé m’avait vraiment charmé d’emblée.
Je remercie les Éditions Calmann-Lévy pour l’envoi de ce titre.
Le résumé de l’éditeur.
La jeune Nella Rogers travaille à New York dans une prestigieuse maison d’édition et semble destinée à une carrière prometteuse. Cependant, elle souffre du manque de diversité au travail ainsi que des micro-agressions qu’elle subit au quotidien. Elle se retrouve constamment tiraillée entre le désir d’exprimer ses véritables opinions et la nécessité de préserver son poste.
Son monde bascule le jour où Hazel est recrutée : elle a de longues dreadlocks sublimes, et revendique haut et fort sa culture afro-américaine. Elle incarne exactement le type de femme que Nella aimerait être. Ensemble, elles pourraient révolutionner le monde de la culture pour les générations à venir.
Mais peu de temps l’arrivée de cette nouvelle collègue, Nella se sent observée et commence à recevoir des lettres de menaces…
Et si la venue d’une autre fille noire était finalement le début de son calvaire ?
Mon ressenti sur cette lecture.
Avec « Black Girl », nous nous retrouvons au cœur d’un roman qui a tous les codes d’un thriller psychologique point de vue émotion. Si nous faisons d’abord la connaissance en douceur de Nella, notre héroïne, le sentiment anxiogène monte crescendo au fil des pages. Pour cet aspect de l’intrigue, on ne peut rien reprocher, le scénario est bon et très bien pensé.
Nella, c’est une jeune femme qui a réalisé son rêve en entrant aux Éditions Wagner en tant qu’assistante d’édition. Si elle en est là aujourd’hui, c’est uniquement grâce à son travail et à sa persévérance. De culture Afro-Américaine, la mixité n’est malheureusement pas encore rentrée dans les mœurs et il lui a fallu se battre deux fois plus que les autres pour qu’on accepte la place qu’elle occupe aujourd’hui. Seule femme de couleur, Nella se bat tous les jours pour faire changer les mentalités, tiraillée par l’envie de faire entendre sa voix et la peur de perdre son emploi. Alors, c’est d’un bon œil qu’elle voit arriver au bureau cette nouvelle « comme elle ». Seulement, au même titre que Nella, nous voici vite déstabilisé par l’aplomb et l’opportunisme de cette Hazel dont l’hypocrisie nous saute rapidement aux yeux.
Sur la trame principale, j’ai bien aimé ce livre. Malheureusement, c’est sans compter sur la façon dont est montée l’intrigue : en épingle sur un rythme de chapitres alternant avec une autre histoire parallèle. Certes, les deux directions se rejoignent à la fin mais trop lentement à mon goût. Je me suis débattue entre ces pages auxquelles je ne comprenais rien. Reprenant le fil au nouveau chapitre puis le perdant de nouveau au chapitre suivant. Du coup, cette lecture m’a semblé longue et interminable. Je ne suis pas arrivée à suivre et j’en suis vraiment la première peinée car j’avais bien accroché au récit de base et à ses personnages. De plus, l’écriture me plaisait bien. Pour ne rien arranger, suis-je la seule à trouver le dénouement complètement invraisemblable ?
Pour moi, cette fin est une réelle déception. Cet ouvrage qui m’avait paru riche et utile en abordant des thèmes importants comme le racisme et la discrimination au travail a perdu toute rationalité en fin d’ouvrage. Ce qui n’a fait qu’accentuer la désillusion. Vraiment dommage, pour ma part : ce livre et moi, ne nous sommes pas trouvés.
Pour conclure.
Une histoire intéressante qui partait bien et qui avait beaucoup à m’apporter. Une écriture fluide et agréable. Un suspense digne d’un vrai thriller.
Malheureusement, un choix de structure de l’intrigue auquel je n’ai pas adhéré du tout et qui m’a complètement perdu pour un dénouement décevant à mon goût.
Ma note : 13/20


Ma citation préférée.
Elle aimait manier les mots et les paragraphes comme dans un jeu de Tetris littéraire. L’édition l’apaisait, et bien qu’elle fût la première à admettre qu’elle avait un penchant pour les écrivains noirs qui aspiraient à trouver un espace pour raconter des histoires de Noirs, elle serait heureuse d’éditer à peu près tout ce qui lui tomberait sous la main.
BLACK GIRL de Zakiya Dalila Harris

