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LA BIBLIOTHÉCAIRE D’AUSCHWITZ de Antonio G. Iturbe

Editions Flammarion

N’oublie jamais

Je ne sais plus quand j’ai fait l’acquisition de ce livre. Probablement dès sa sortie en 2020 car je suis très souvent attirée par tous les témoignages qui mettent le doigt sur le douloureux sujet de la 2nde guerre mondiale.

Le devoir de mémoire me semble extrêmement important et j’aime beaucoup quand de nouveaux auteurs viennent apporter leur pierre à l’édifice en laissant une trace du courageux destin de nos anciens à l’échelle humaine d’une vie.

Pourtant, je ne m’y suis pas mise tout de suite.

Le résumé de l’éditeur.

À quatorze ans, Dita est une des nombreuses victimes du régime nazi. Avec ses parents, elle est arrachée au ghetto de Terezín, à Prague, pour être enfermée dans le camp d’Auschwitz.

Là, elle tente malgré l’horreur de trouver un semblant de normalité.

Quand Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de conserver les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp, elle accepte. Au péril de sa vie, Dita cache et protège un trésor.

Elle devient la bibliothécaire d’Auschwitz.

Mon ressenti sur cette lecture.

Je suis souvent très attiré par ce genre de livres. Ceux qui parlent de la 2nde guerre mondiale à l’échelle d’une vie. Ceux qui témoignent du courage, de l’héroïsme de nos aïeux. Pourtant, j’ai eu du mal à sortir ce livre de ma PAL et je l’y ai laissé très longtemps endormi. Il faut dire que le sujet est grave et se déroule au cœur même du camp de l’horreur. Il faut savoir aussi que cette histoire n’en ait pas vraiment une. En réalité, il ne s’agit pas de fiction mais plutôt d’un témoignage, quelque peu romancé par l’auteur, de la vie de Mme Dita Kraus, qui fut réellement la petite bibliothécaire cachée du camp d’Auschwitz pour des enfants à peine plus âgée qu’elle.

Si le sujet m’intéressait beaucoup, je dois avouer, qu’au début, cette lecture m’a vraiment paru laborieuse. Je ne sais pas ce qui m’a gênée réellement. Était-ce le mauvais moment ? Mais y en a-t-il vraiment un pour lire ce genre de récit ? La narration de l’auteur ? J’avais l’impression d’un trop-plein d’informations, d’un manque de rythme. Bref, cela ne me captivait pas. Mais, peut-on vraiment reprocher d’en dire trop à un tel livre ?

J’ai donc eu du mal à rentrer dans cette histoire ce qui a fait tout autant traîner ma lecture. Pourtant, j’ai eu envie de persévérer, de connaître l’histoire de Dita, de sa famille et des personnages en finalité. Et j’ai eu tellement raison ! À partir du milieu du livre, tout s’accélère. Certains passages m’ont profondément émue. Dita et sa famille sont envoyés à Auschwitz-Birkenau dans le camp spécial BIIB réservé aux familles. Elle est placée au bloc 31, réservé aux enfants, où elle fait la connaissance de Fredy Hirsh, un ancien instructeur de sport originaire de Prague, qui y a créé une école clandestine à l’insu des Allemands. Ils ont réussi à rassembler quelques livres, provenant sans aucun doute de pillage de bagages de prisonniers, et Dita l’assiste en prenant la charge de cacher ces précieux trésors de savoir afin qu’ils puissent transmettent leurs connaissances à ceux qui n’ont plus rien. Il faut dire que la jeune adolescente ne manque ni de courage, ni d’inventivité pour échapper à la vigilance des gardes.

Le moment où la moitié des enfants et des déportés du bloc sont envoyés à la chambre à gaz prend aux tripes et m’a bouleversé. Mais selon moi, tant que le racisme et l’antisémitisme seront encore si présents dans notre monde, ce genre de livre sera toujours d’une nécessité absolue au devoir de mémoire. À noter qu’en comparaison à d’autres ouvrages que j’ai pu lire sur le sujet, tout reste tout en pudeur ; l’auteur n’a pas pour idée de traumatiser ou choquer ses lecteurs mais plutôt de relater un témoignage.

Ce roman est porteur d’un message très fort. Il est le témoin du sort tragique de milliers de personnes et de la force d’âme de milliers d’autres sans qui nous n’en serions sûrement pas là, aujourd’hui. Il m’a donné envie d’en savoir plus sur la vie de cette fillette aujourd’hui âgée de 92 ans.

À l’occasion du 75ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, elle a donné plusieurs interviews disponibles sur internet que je me devais de visionner en complément de ce roman.

Entretien avec Dita Kraus par France24 datant de janvier 2020.

Pour conclure.

Ce roman historique est d’une valeur inestimable même si la première partie a été fastidieuse en ce qui me concerne. J’ai persisté, je ne regrette rien. Il a une résonance tellement forte à mes yeux !

Dita Kraus a récemment raconté son histoire de sa plume. Son livre, « Moi, Dita Kraus, la bibliothécaire d’Auschwitz » est paru l’année dernière aux Éditions Robert Lafon.

Ma note : 16/20

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Mes citations préférées.

Mais il avait compris que Dita avait cette empathie qui fait que, pour certaines personnes, et pour elles seules, une poignée de pages se transforment en un monde entier.

LA BIBLIOTHÉCAIRE D’AUSCHWITZ de Antonio G. Iturbe

L’athlète le plus fort n’est pas celui qui atteint la ligne d’arrivée avant les autres. Ça, c’est le plus rapide. Le plus fort, c’est celui qui se relève chaque fois qu’il tombe. Celui qui ne s’arrête pas quand il sent une douleur au côté. Celui qui n’abandonne pas quand il voit que la ligne d’arrivée est encore très loin. Quand ce coureur là atteint la ligne d’arrivée, même s’il arrive le dernier, il a gagné.

LA BIBLIOTHÉCAIRE D’AUSCHWITZ de Antonio G. Iturbe

Les livres gardent dans leurs pages la sagesse de ceux qui les ont écrits. Les livres ne perdent jamais la mémoire.

LA BIBLIOTHÉCAIRE D’AUSCHWITZ de Antonio G. Iturbe

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