
OUBLIER LES FLEURS SAUVAGES de Céline Bentz
Editions Préludes
Force de vivre …
Dès sa sortie, J’ai très rapidement eu envie de découvrir cet ouvrage.
La promesse d’une lecture, doucement épicée, sucrée, aux saveurs libanaises, témoignage de vie d’une femme assurément pleine de force et de courage a sur m’enivrer à la lecture du résumé.
Je remercie les Éditions Préludes d’avoir eu la gentillesse d’accepter de me confier ce service presse.
Le résumé de l’éditeur.
Dans la famille Haddad, on sait qu’il faut beaucoup de courage et de détermination pour échapper à un destin que l’on n’a pas choisi. C’est ainsi que les parents ont élevé leurs sept enfants ; mais des quatre filles, c’est sur l’espiègle et intelligente Amal que leurs espoirs reposent : elle ira faire ses études en France, horizon lointain qui la fait rêver depuis toujours. Jusqu’au jour où la jeune fille croise la route du beau Youssef aux yeux vairons, un homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer…
Des rues d’un pays coloré et instable aux pavillons de la banlieue de Nancy, de la chaleur du Liban aux hivers froids de l’Est de la France, après bien des obstacles, entre extase et violence, Amal connaîtra le goût amer de l’exil mais aussi celui, infini, de la liberté.
Mon ressenti sur cette lecture.
À mon arrivée sur le sol libanais, c’est sur une terre meurtrie mais qui m’apparaît contradictoirement vivante que, j’ai fait la connaissance d’Amal et de sa famille.
Amal, dernière des filles de Dibba et Ahmad, est une jeune libanaise pleine de vie et d’espoirs qui vient d’obtenir son baccalauréat. C’est une élève brillante que ses parents, propriétaires dépossédés de leurs terres par une guerre sans fin, rêvent de voir réussir (ils sont prêts à tous les sacrifices pour cela). Il est prévu qu’elle rejoigne la France, pays dont elle ne connaît ni la langue, ni la culture, pour retrouver son frère marié à une Française. C’est sa seule chance de sortir de la condition précaire dans laquelle la fragilité de son pays, qu’elle aime pourtant intensément, la condamne si elle décidait d’y rester.
Autant vous dire que cette chance inespérée est porteuse de tous les espoirs familiaux et que les enjeux comme les attentes qui pèsent sur les épaules de notre jeune héroïne sont énormes.
Pourtant, à mon grand étonnement, ce n’est pas vraiment sur cette nouvelle vie à construire que l’auteure aura fait le choix de centrer ce livre : une bonne partie de l’histoire se déroule, en effet, avant le départ. Amal fera la connaissance de Youssef dont elle tombera amoureuse durant l’été et cette romance interdite et impossible viendra compliquer son destin futur puisqu’il est chrétien et elle musulmane. Jamais sa famille ne pourra donner son accord à cette relation. Mais, ce n’est pas là non plus réellement le centre de l’intrigue.
Pour ma part, à travers la plume de cette nouvelle auteure, j’ai aimé découvrir ce pays que je ne connaissais pas vraiment. Sa culture, ses attraits, ses odeurs, ses paysages mais aussi ses blessures et les conflits qui ont fait sa ruine. Néanmoins, j’ai eu très rapidement l’impression, en ce qui concerne l’aspect relativement « politique » du livre qu’il n’était pas à ma portée mais plutôt destiné à un public averti. J’ai vite lâché prise sur cet aspect de l’ouvrage car, malheureusement néophyte, je n’ai rien compris, préférant aller chercher une autre source d’information en cours de lecture.
Abstraction faite, je me suis laissé porter par le cocon familial, les traditions et la jeune relation entre Amal et Youssef. Malheureusement, les vacances, objet de la première partie, m’ont fait ressentir une sensation de longueur qui, à ce stade, ne m’a plus quitté pour mon plus grand regret. À partir de ce moment-là, j’attends le départ pour la France avec impatience ; cet été au Liban me semble, malgré la qualité de l’histoire, prendre bien trop de place dans le récit.
Et du coup, à mon goût, le vrai combat de notre héroïne, sa vie en France, les difficultés qu’elle y rencontrera, la force de caractère qu’elle devra déployer pour réussir, le combat de sa vie, à l’inverse, lui, apparaît défiler sous mes yeux en accéléré. Qui plus est, l’auteure vient compliquer encore le récit en rajoutant un paramètre sur l’état de santé de Youssef alors que l’on sent déjà que les pages sont comptées.
Alors mince trop tard, nous voilà déjà arrivé sur cette fin qui reste totalement dans l’imaginaire avec cette sensation d’inachevée et c’est tellement mais tellement dommage !
Pour conclure.
Je pense très sincèrement que ce premier essai, extrêmement qualitatif dans sa globalité au niveau de l’idée, de l’intention, de la profondeur de l’héroïne proposée, du récit mais aussi du style (la plume est agréable et fluide) m’aura manqué de peu à cause d’un problème de rythme consécutif à des choix de temporalité.
Malgré tout, ce livre reste un beau témoignage de résilience, une belle mise en lumière du Liban, de sa culture, de son sens de la famille, de l’amitié et de ses traditions. Il y fait voyager, comprendre et admirer un peu plus ces hommes et ces femmes qui luttent chaque jour pour continuer à le faire vivre en se battant eux-mêmes pour vivre.
Alors, s’il y a quelque chose qui m’a profondément touché à travers ce livre, c’est l’attachement des Libanais pour leur pays : jamais une vie de rechange, confortable ou sécure, aussi durement gagné qu’elle soit n’effacera l’attachement à ces racines libanaises. Il y a, malgré tout ce qu’il s’y passe, pour Amal comme pour tous les autres personnages concernés du récit, un amour profond pour leur pays que l’auteure réussit magnifiquement bien à faire ressortir et à faire passer !
Je trouve malgré tout cette nouvelle plume prometteuse !
Ma note : 14/20


