
L’ETONNANTE FAMILLE APPENZELL de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe
Editions Margot
La différence.
J’avais beaucoup entendu parler des collaborations entre Sébastien Perez, auteur de nombreux albums et l’illustrateur Benjamin Lacombe mais je n’avais jamais pris le temps d’admirer et de lire un de leur livre.
Littéralement séduite par la couverture, lors de la rédaction des sorties du mois d’octobre, j’ai demandé au Père Noël s’il voulait bien le déposer sous mon sapin.
Le résumé de l’éditeur.
Le clan Appenzell, riche famille anglaise, vit dans l’opulence depuis toujours. Ses membres ne jurent que par ce qui est luxueux, beau.
La naissance du petit Charles est une ombre au tableau. Car l’enfant est différent. Il vient au monde avec des cornes.
Charles est ce que l’on appelle un « freak » : un monstre humain, une bête de foire. La honte de la famille, et c’est peu dire. Contre l’avis de tous, Charles se marie avec Dorothy, à qui la nature a également joué des tours. Très épris l’un de l’autre, ils donneront naissance à de nombreux enfants, « particuliers » eux aussi, mais tous dotés d’un don, d’un petit supplément d’âme.
Ce livre nous plonge dans l’histoire des Appenzell, une famille hors normes. Génération après génération, nous faisons la connaissance de personnages plus incroyables les uns que les autres : homme à voix et tête d’oiseau, femme-crabe, homme-arbre…
Les auteurs nous invitent à découvrir un univers décalé, mystérieux et envoûtant, à l’image des protagonistes qui le peuplent.

Mon ressenti sur cette lecture.
C’est volontairement que j’ai repris mot pour mot le résumé de l’éditeur dans ma présentation. Tout simplement, pour appuyer mon ressenti à la découverte de ce livre, vous allez comprendre un peu plus bas.
A la prise en main, aucune surprise : la couverture imitation cuir imprimée de dorures est tout simplement magnifique et véritablement collector. D’ailleurs, je crois même qu’aujourd’hui, ce livre est en rupture de stock et je comprends parfaitement pourquoi.

Je parcours les pages, une par une, émerveillée par les illustrations tout aussi captivantes les unes que les autres. Le papier et les couleurs choisies retranscrivent parfaitement le style ancien d’un vieux livre familial que l’on aurait retrouvé dans son grenier. Le réalisme est bluffant malgré la dimension fantastique. Je suis véritablement enchantée de pouvoir enfin découvrir le merveilleux coup de pinceau de Benjamin Lacombe.
Mais, c’est en me plongeant réellement dans l’ouvrage, que de premier abord ce fut la déconvenue. Je ne sais pas pourquoi, où plutôt si, le résumé, pour moi, était sans nul doute annonciateur d’une histoire, d’un conte, de la découverte d’une famille à travers d’un récit.

Mais, en réalité, il s’agit d’un arbre généalogique où les personnages sont décrit par de petites biographies individuelles. Je me suis senti alors comme déçue, « trompée par la marchandise » si on peut dire et le soufflet est retombée instantanément sur le moment, je dois bien le dire.
Une première lecture, dans cet état d’esprit, ne m’a donc pas permise d’être vraiment objective.
Alors, je m’y suis replongée plus tard et cette fois préparée, conditionnée par les premières lignes des auteurs qui m’ont fait saisir alors tout le message qu’ils veulent faire passer :
« A tous ceux qui de tout temps ont été opprimés en raison de leur différence, de leur préférence ou de leur naissance ».
Tout est là, tout est dit. La grand-mère de Victoria Appenzell, aujourd’hui décédée, lui a laissé le plus beau des héritages : une boite remplie de photographies et de lettres afin de lui laisser une trace de sa famille. C’est de ce contenu que la petite fille va imaginer l’album de sa filiation, comme un arbre généalogique des siens, d’une famille pas comme les autres. Et elle nous le présente aujourd’hui, grâce à l’imagination et aux talents de nos deux auteurs. Et nous voilà arrivé sur la différence.
« La vraie monstruosité n’est pas celle qui se voit »
Des êtres différents physiquement, moralement, nés d’une union maudite et pourtant pas foncièrement méchants. Mais mis à l’écart du monde dû fait qu’ils ne rentrent pas dans le moule. Bien sûr, le trait est exagéré sur un fond de fantastique mais le message est là et profond. N’est-ce pas un mal existant de notre monde réel ?
Et finalement, c’est alors à ce moment-là que j’ai pu apprécier toute la valeur de ce livre, grâce à cette deuxième lecture. C’est pour cela, que je tenais vraiment à souligner qu’il soit dommage que la présentation du livre ne soit pas plus explicite.
Le texte est fluide, il se lit bien, s’apprécie, se savoure et l’émotion est là surtout à la fin, pendant La Guerre … Tellement fort et symbolique, une pensée forte en émotion.
Je vous invite à découvrir cette famille, cet ouvrage singulier.
De mon côté, il est fort probable que je m’intéresse aux précédents et nouveaux albums issus de cette collaboration.
Pour conclure.
Un ouvrage magnifique que j’ai pu découvrir une fois la surprise passée.
Une famille qui a des choses à nous dire et à nous faire comprendre, des dessins qui nous emmènent définitivement ailleurs !
Ma note : 16/20
Prix éditeur format broché : 19.90 €uros


