
DISPARAÎTRE de Mathieu Ménégaux
Editions GRASSET
Faux-semblants.
Disparaître est une sortie littéraire récente de janvier 2020, le nouveau thriller de Mathieu Ménégaux, auteur dont j’ai souvent entendu louer les louanges mais auquel je n’avais jamais eu l’occasion de m’intéresser.
Alors, quand j’ai découvert ce nouvel opus parmi les nouveautés de cette rentrée littéraire, j’ai sollicité les Editions Grasset, qui ont gentiment accepté de me l’offrir en version numérique et je les en remercie énormément.
Mon résumé.
Deux cadavres, deux lieux bien distincts. Le corps d’une femme est retrouvé à Paris : un suicide. Le corps d’un homme est rejeté par la mer à St Jean Cap Ferrat : pas d’empreintes, impossible à identifier. Ces deux décès sont liés. Oui, mais comment ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui pousse une jeune femme à vouloir mettre fin à ces jours ? Qu’est-ce qui pousse un homme à vouloir disparaître en pleine mer en prenant soin d’effacer toutes traces qui puisse permettre de l’identifier ?
Deux suicides avérés, on laisse tomber !
C’est sans compter sur la ténacité d’un capitaine de police, touché par un cadavre hors du commun, qui décidera de faire la lumière sur le lien qui les unis, envers et contre tous et surtout contre l’avis de sa hiérarchie !
Mon ressenti sur cette lecture.
C’est pour moi une nouvelle plume que j’ai la chance de découvrir avec ce nouvel ouvrage de Mathieu Ménégaux et je dois dire que c’est une très belle découverte. Nous sommes immédiatement plongés au cœur du récit dès les premières pages avec le suicide mystérieux d’une jeune femme en plein Paris. Qui est-elle ? Pourquoi ? Rapidement, nous nous posons cette même question avec le corps de cet homme échoué sur une plage du sud de la France.
Nous devinons bien évidemment tout de suite qu’il y a forcément un lien entre les deux affaires mais c’est seulement au fil des pages que l’auteur nous amène peu à peu à comprendre, grâce à un récit de vies menées en parallèles, à qui peuvent bien appartenir ces deux corps sans vie.
Nous voilà donc, en marge de l’enquête, dans l’influence perverse d’une banque d’affaire où les collaborateurs sont amenés à travailler corps et âmes au détriment de leur vie personnelle. Il plane alors dans ce récit le souffle du burn-out, la démonstration certaine des effets dévastateurs d’une vie faite de paraître et de superficielle, grand fléau des temps modernes. Est-ce d’ailleurs elle qui amènerait quelqu’un à vouloir disparaître ?
Si le fin mot de l’histoire est habilement protégé par l’auteur qui sait très bien mener son intrigue, voilà donc le message qui me semble véhiculé par l’ouvrage et que nous découvrons au fil des pages …
A travers ce double récit, nous faisons le lien peu à peu entre le Nord et le Sud et finalement, nous nous plaisons à accompagner le capitaine Grondin dans son refus à laisser ce corps sans nom et ce suicide inexpliqué.
Ce qui revient finalement quelque-part à refuser d’accepter une telle société dénuée d’humanité, non ?
Dans ce sens, ce livre est pour moi un thriller en marge de ceux que l’on peut lire habituellement dans la mesure où il ne s’agit pas seulement d’un cadavre, d’un meurtrier et d’une énigme à résoudre. Il s’agit plutôt d’exemples de crimes commis par notre société d’hommes modernes et une invitation à y méditer.
Réussir ? A quel prix ?
Malheureusement, je ne peux pas vous parler de la profondeur des personnages, que j’ai beaucoup aimé, sans prendre le risque de trop en dévoiler alors je ne peux que vous invitez à découvrir ce thriller qui m’a plu autant pour son style que pour son histoire.
Je l’ai dévoré en seulement quelques heures ! Risque d’addiction ! Attention !
Pour conclure.
Un thriller en marge du genre tel qu’on le connaît en général pour une histoire actuelle et addictive.
Une belle découverte que celle de la plume de Mathieu Ménégaux.
J’ai beaucoup aimé.

Ma note : 16/20

