
Interview – Ahava Soraruff
Ahava Soraruff est née en Alsace et vit depuis plusieurs années en Ecosse où elle enseigne la philosophie. En octobre 2018, elle publie son premier roman « Baby Jane à Broadway » aux éditions Charleston récompensé par le prix coup de cœur du Livre Romantique.

A l’occasion de la sortie de son deuxième ouvrage, « Les Audacieuses » chez City Editions, Ahava a accepté, avec gentillesse, de se prêter au jeu de l’interview et de répondre à mes questions.
—
Pdb : Bonjour Ahava, je vous remercie d’avoir accepté de vous prêter au jeu de l’interview. Alors, parlez-moi un peu de vous Ahava Soraruff ?
Ahava : Merci pour votre intérêt, tout d’abord. Pour le reste, il n’y a pas grand-chose à dire, si ce n’est que j’écris des romans, que je travaille à l’université et que je vis à l’étranger. En Écosse plus précisément.
Pdb : Depuis quand écrivez-vous ?
Ahava : Depuis toujours. J’ai écrit mon premier roman à dix-huit ans et c’était prodigieusement mauvais. Cela dit, j’ai continué, jusqu’à oser franchir le cap de la publication.

Pdb : « Baby Jane à Broadway » paru aux Editions Charleston, votre premier roman, a reçu le prix Coup de Cœur du livre romantique et beaucoup de personnes ont été touchées par l’histoire de Tess – Dans ces conditions, se sent-on plus sereine pour la sortie de son second roman ?
Ahava : Pas du tout. Je me demande si les lecteurs de mon premier roman vont aimer le second. Je me demande si le second est à la hauteur du premier. S’il est mieux ? La tourmente est sans fin. Mais j’adore ce genre de vertige émotionnel.
Pdb : L’écriture, la lecture, qu’est-ce que cela symbolise pour vous ?
Ahava : Un mode de vie. Comme boire ou manger, ça m’est essentiel. Je pense que c’est le cas pour tous les écrivains, professionnels ou amateurs.
Pdb : Quand trouvez-vous le temps pour écrire ?
Ahava : J’ai un emploi du temps plutôt souple. Je peux écrire quand je le désire. En général, je vais dans un café et je privilégie ceux qui ne disposent pas d’internet. C’est quand même plus compliqué en plein semestre universitaire, mais pour l’écriture, je trouve toujours du temps.
Pdb : Quels sont vos inspirations ? Vos écrivains préférés ?
Ahava : Des thèmes, des lieux, et après, je concocte ma potion. Parfois, je me dis « j’ai envie que cela se passe dans un vieil hôtel » et je réfléchis comment articuler une histoire autour de ça. Ça peut aussi venir après le visionnage d’un documentaire ou l’écoute d’un podcast. Et puis le travail d’autres écrivains, bien sûr. Pour mon premier roman, l’une de mes grosses inspirations a été Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux. Concernant mes écrivains préférés, j’admire énormément Douglas Kennedy. Je suis aussi séduite par le style de Donna Tartt et le sens de la narration de Marisha Pessl. Dans un registre moins populaire, j’ai été très marquée par Kafka.
Pdb : Que ce soit votre premier ou votre second roman, nous voyageons dans les années 1980 ? Pourquoi cette période particulièrement pour vos intrigues ?
Ahava : Le récit des Audacieuses se déroule principalement dans les années 70, mais vous avez raison, l’histoire débute dans les années 80, dix ans après les faits. Les années 80, intellectuellement, ce n’était pas intéressant, mais c’était le triomphe du clinquant et je trouve cela plutôt drôle avec le recul. J’ai aussi un peu la nostalgie des vieilles technologies ; les walkmans, les magnétoscopes et les grosses télés. Néanmoins, je n’y réfléchis pas trop. C’est plus une coïncidence qu’autre chose.
Pdb : Vous pouvez nous parler des Audacieuses ? Comment sont-elles nées ?
Ahava : C’est l’histoire de trois jeunes femmes qui évoluent dans une université non-mixte du type des Sept-Sœurs (le pendant féminin de la Ivy League, si vous voulez). Elles forment un cercle appelé « Les Audacieuses » parce qu’elles sont convaincues qu’en étant audacieuses, elles transformeront le cours de leur existence et trouveront un peu de sens à une vie qui ne les satisfait pas totalement. Alors, elles se lancent des défis du type « cap ou pas cap ? ». Le hic, c’est que chacune a des secrets, des incertitudes et une part de vulnérabilité qui vont rendre l’accomplissement de ces défis plus difficile que prévu. Elles vont en sortir changées, c’est sûr…mais à quel prix ? Dix ans plus tard, le trio se retrouve. Les rancœurs refont surface, la nostalgie aussi. Reste à savoir si leur amitié triomphera. L’histoire m’est venue en écoutant mes étudiants parler de Camus et du mythe de Sisyphe. C’était assez curieux de les entendre s’interroger à ce propos. L’un d’entre eux a dit « si l’existence est absurde, qu’est-ce qu’on fait ? » À partir de là, j’ai rapidement eu en tête mes trois héroïnes face à cette même question. Dans le roman, elles y répondent à leur manière.
Pdb : Avez-vous déjà une idée pour votre prochain roman ? Des thèmes qui vous tiennent à cœur ?
Ahava : Le prochain roman est écrit, mais je ne sais pas encore ce qu’il adviendra de lui. Il est différent des deux premiers et en même temps… il est un peu pareil. J’en parlerai le moment venu (si ce moment vient). Un jour, j’aimerais quand même écrire un thriller. Un truc à la Douglas Kennedy des débuts. Quant aux thèmes qui me tiennent à cœur, je ne sais pas. Je note que mes textes parlent souvent de chance et de destin.
Pdb : Quels sont vos derniers coups de cœur littéraires ?
Ahava : Intérieur Nuit de Marisha Pessl.
Pdb : Quelque-chose à rajouter ?
Ahava : Merci, tout simplement. Et bonne lecture à ceux et à celles qui liront Les Audacieuses.
Pdb : Merci Ahava.
—
« Les Audacieuses » – City Editions – Sortie officielle : 27/02/2019

